

Que deviennent mes textiles et chaussures une fois que je les ai déposés en point de collecte ?
Nos chiffres clés
188 000
tonnes de textiles et chaussures sont triés par des professionnels pour être réutilisés, recyclés ou valorisés
60 %
de l’ensemble sont généralement réutilisables en l’état
90 %
des pièces réutilisables sont exportées à l’étranger pour être revendues en seconde main
Pourquoi les vêtements et chaussures usagés sont-ils envoyés à l’international ?
de vêtements d’occasion à l’échelle mondiale est de 5 millions de tonnes par an. L’exportation d’une partie des vêtements et chaussures collectés en France matérialise ainsi les lois d’un marché ouvert, où l’offre et la demande de produits d’occasion se rencontrent. Le commerce de fripe est en ligne avec la hiérarchie des modes de traitement des déchets. Autrement dit, la réutilisation doit toujours être privilégiée.
La vente de fripe à l’international permet ainsi aux opérateurs de la collecte et du tri de diversifier leur source de revenu et de conforter leur modèle économique. En effet, le marché de la fripe en France n’est pas assez grand pour permettre d’absorber l’ensemble des vêtements et chaussures collectés identifiés comme réutilisables. De plus, il n’existe pas encore suffisamment de solutions industrielles de recyclage des textiles sur le territoire français pour transformer nos textiles et chaussures usagés en nouvelles matières. La filière est néanmoins en train de se structurer, pour permettre d’augmenter le recyclage de ces textiles en France ou en Europe.
Comment savoir si les vêtements et chaussures usagés que je dépose dans un point de collecte (borne, conteneur, antenne d’association) sont envoyés à l’étranger ?
Existe-t-il des solutions en France pour recycler nos vêtements et chaussures usagés ?
Mais certaines caractéristiques des produits, considérées comme des perturbateurs au recyclage, restent un frein important. Pour en savoir plus, découvrez notre étude. Néanmoins, de nombreuses initiatives commencent à voir le jour, dont certaines soutenues par Refashion. Ces solutions doivent se développer dans les années à venir pour contribuer à la souveraineté industrielle.


Seuls les vêtements en bon état peuvent être déposés ?
Faux. C’est avec la collecte de tous les vêtements, linge de maison et chaussures abîmés ou réutilisables, que commence la deuxième vie des textiles et chaussures qui pourront être réutilisés ou recyclés. Une fois déposés, les articles seront triés par des professionnels afin de les adresser vers le meilleur débouché : le réutilisable sur le marché de la seconde main, l’abîmé dans la filière recyclage ou en encore valorisé énergétiquement. Seuls O,5% des textiles et chaussures déposés dans un point de collecte conventionné est incinéré. A l’inverse, 100% de ce qui est jeté dans les ordures ménagères sera incinéré. Or, pour des raisons environnementales, plus rien ne doit être incinéré sans valorisation ! Ce sont justement les vêtements abîmés qui sont transformés en nouveau matériau.

Réduire sa consommation, la seule solution pour diminuer ses déchets ?
Vrai. Au-delà d’inciter les consommateurs à une consommation plus sobre et responsable, pour réduire la quantité de déchets, il est urgent d’utiliser tous les leviers nécessaires à disposition : 1. Allonger la durée de vie des textiles grâce à l’éco-conception, à une production plus responsable par les marques et fabricants. 2. Développer la réparation et le réemploi dans nos frontières. 3. Faire émerger une filière industrielle française et européenne du recyclage qui soit performante. C’est le principe de l’économie circulaire qui est l’affaire de tous.

La majorité des textiles sont exportés à l’international
Vrai. Plus de 50% des textiles et chaussures sont, après tri, considérés comme réutilisables en l’état et donc orientés vers le marché de la seconde main, majoritairement à l’export, y compris vers le continent africain, grand acheteur de seconde main. Ce sont les opérateurs de tri qui entretiennent des relations commerciales sur ce marché de la fripe, ouvert et international, avec des négociants et grossistes. Pour la plupart issus de l’Economie Sociale et Solidaire, ces opérateurs financent par ce modèle leur oeuvre sociale. Environ 1/3 des volumes collectés, considérés comme trop abîmé, part en recyclage et est donc transformé, par exemple en chiffon ou en matériel isolant. La traçabilité de la chaîne aval est un enjeu important pour cibler les efforts et améliorer les pratiques de réutilisation à l’international.

Les vêtements exportés sont-ils de mauvaises qualités ?
Faux. Le sujet est complexe par le nombre d’intermédiaires sur un marché international ouvert et compétitif, fonctionnant selon l’offre et la demande. La fin de vie des textiles, qui a longtemps été le grand “impensé” de la filière doit progresser. Mais, tout ne se “retrouve pas sur les plages du Ghana”, et n’est pas en mauvais état, mêmes si des dérives existent. Les images dévastatrices d’amoncellements des textiles et des chaussures sur les plages africaines ne doivent pas constituer un frein à la collecte mais nous mobiliser pour adresser le sujet dans toutes ces dimensions. Et c’est l’affaire de tous : nous voulons et nous devons donc faire notre part, aux côtés des pouvoirs publics, des marques, des opérateurs de collecte et de tri mais aussi des consommateurs, pour faire évoluer les modèles de production, de consommation et de valorisation existants.

La majorité des textiles ne sont pas recyclés
Faux. Les textiles et chaussures collectés auprès des 47 400 points de collecte conventionnés sont triés dans des centres de tri afin de les adresser au meilleur exutoire possible, quel que soit leur état. Ce qui est considéré comme des déchets impropres à la réutilisation peut avoir une deuxième vie dans la filière du recyclage. Aucun textile ou chaussure ne doit finir avec les ordures ménagères, y compris les chaussettes et slips troués. La transformation des textiles et chaussures usagés en isolant pour les habitations ou en plasturgie est aujourd’hui performante et les volumes importants.
Un long parcours… qui commence par moi !
En revanche, si vous les déposez dans un point de collecte, leur avenir s’éclaire (!) : ils seront traités par des opérateurs conventionnés qui respectent les modes de traitement des déchets définis par le Code de l’environnement (réutilisation prioritairement – recyclage si c’est possible – valorisation sous forme d’énergie sinon – et incinération si et seulement si il n’y a pas d’autres possibilités).