Journée mondiale du recyclage : vos vêtements usagés en ont encore sous la manche

Chaque année, le 18 mars, la Journée Mondiale du Recyclage nous invite à repenser notre manière de consommer et à donner une deuxième vie aux objets que nous pensions bons pour la poubelle.  

Dans la filière textiles et chaussures, où plus de 700 000 tonnes de vêtements, linge de maison et chaussures sont mis sur le marché chaque année en France, les enjeux sont immenses. Pourtant, des solutions existent — à commencer par le tri, maillon central d’une économie circulaire en mouvement. 

À l’échelle individuelle, chacun peut agir : trier, déposer, réparer, réutiliser, recycler. Et à l’échelle collective, la filière s’organise pour réduire son impact environnemental. 

S’il y a bien une chose à retenir c’est que : rien ne se jette, tout se collecte.  

Rien, pas même vos sous-vêtements abîmés, ne doivent finir à la poubelle. Le premier geste à adopter c’est de trier ces vêtements et chaussures usagés et les déposer en point de collecte pour leur permettre d’être : réutilisés en seconde main, recyclés ou valorisés.  

Parmi les autres options : la réparation (encore plus facile depuis le lancement du Bonus Réparation) et la réutilisation.  

En 2023, plus de 60 000 tonnes de textiles et de chaussures usagés ont été recyclées, représentant 32,5 % des volumes collectés et triés. Bien que ces chiffres marquent un progrès important, l’objectif pour 2027 est de recycler 80 % des textiles usagés non réutilisables. Cette ambition nécessite de structurer les débouchés et de renforcer l’industrialisation des filières de recyclage en France et en Europe.  

Aujourd’hui, trois grandes voies de recyclage permettent de valoriser ces déchets en nouvelles ressources : le recyclage mécanique, thermo-mécanique et chimique.   

• Le recyclage mécanique : c’est la méthode la plus ancienne et la plus industrialisée. Ici, pas de chimie compliquée : on broie, on découpe, on effiloche…pour transformer les déchets en Matière Première Recyclée (MPR). Cette matière est ensuite utilisée pour la fabrication de nouveaux produits, principalement dans l’industrie textile, l’isolation ou l’automobile. 

• Le recyclage thermomécanique :  Une méthode qui cible surtout les textiles synthétiques comme le polyester. En gros, on fait fondre des vieux habits pour leur donner une nouvelle jeunesse. Après un bon broyage, on compacte la matière, on la fait fondre et on la transforme en petits granulés, qui pourront redevenir des vêtements ou des objets en plastique. 

• Le recyclage chimique : Encore en développement, le recyclage chimique décompose les fibres par voie chimique afin de retrouver leurs constituants d’origine. Pour résumer, on décompose et on recrée. 

Mais pour optimiser la performance du recyclage, le tri et la préparation des matières sont essentiels. L’intégration de technologies avancées de reconnaissance de matières, comme la spectroscopie proche infrarouge (NIR), permet de mieux identifier et séparer les matériaux sur les lignes de production. Ces technologies optimisent le recyclage en orientant les textiles et chaussures vers les filières les plus adaptées, garantissant ainsi un recyclage de qualité.  

Bien que certaines technologies arrivent à maturité, la filière rencontre des difficultés à se structurer en raison de coûts élevés, d’un cadre réglementaire incertain et de contraintes industrielles.  

Ces défis sont particulièrement visibles dans le domaine du recyclage des chaussures, où la diversité des matériaux et la complexité de leur assemblage rendent le processus particulièrement difficile. Le démontage de chaque composant individuellement reste un défi.  

Toutefois, des solutions émergent, telles que l’utilisation de matériaux recyclés pour fabriquer des semelles ou des revêtements de sol. Ces innovations, bien que prometteuses, nécessitent des investissements conséquents pour passer de la recherche à une production à grande échelle. 

Le recyclage textile n’est pas une fin en soi, mais une étape essentielle dans un parcours plus large : celui de l’économie circulaire. Trier ses vêtements, leur offrir une deuxième vie avec la réparation et la réutilisation ou opter pour la seconde main, sont autant de gestes concrets pour limiter notre impact environnemental. 

À l’échelle de la filière, des solutions émergent avec de nouvelles technologies et des débouchés qui se structurent. C’est grâce à la mobilisation de tous les acteurs qui nous parviendront à transformer le secteur.