Anti-sèche

Les procédés de teinture et d'apprêts

L’ennoblissement est une phase de la production des articles textiles et chaussures, elle consiste à apporter de nouvelles caractéristiques aux produits grâce à différentes opérations.

Une opération d’ennoblissement peut se réaliser aussi bien sur une fibre, sur un fil, sur une étoffe (tissu, tricot, non-tissé, cuir) que sur un produit fini. La première opération de la phase d’ennoblissement consiste à préparer la matière : lavage, blanchiment, dégraissage (de la laine par exemple, pour retirer les graisses animales), désencollage (pour retirer les colles utilisées lors des procédés de filature), … Une fois la matière préparée, les opérations d’ennoblissement qui vont suivre dépendront du toucher, de l’aspect et des propriétés que l’on souhaite apporter au produit. Ces opérations peuvent consister à colorer les produits notamment grâce à des procédés de teinture ou d’impression. Pour modifier l’apparence, la surface, le toucher ou les propriétés des produits il existe de nombreux apprêts chimiques et mécaniques.

Les procédés d’ennoblissement sont donc très nombreux étant donné la quantité de finitions existantes. Néanmoins, ces procédés ont un impact sérieux sur l’environnement mais aussi sur la santé des travailleurs : consommation d’eau, utilisation de produits chimiques, risques sanitaires…

 

Source : Textileaddict - Ennoblissement et Impression

 

Pour aller plus loin: replay du webinaire "la place de l'ennoblissement dans la démarche d'éco-conception"

La teinture est un procédé d’ennoblissement qui consiste à colorer une matière textile via l’absorption, la diffusion puis la migration du colorant au sein des fibres.

La teinture peut s’effectuer en discontinu (sur les fibres, les fils et les étoffes) ou bien en continu (sur les étoffes seulement). Le choix du procédé de teinture dépend du type d’article (composition), du type de colorant, du matériel disponible…

En plus du colorant, de nombreux auxiliaires de teintures (fixateurs, dispersants, sels…) sont employés pour optimiser les procédés. Ainsi, de nombreux paramètres sont à prendre en compte si l’on souhaite s’orienter vers des procédés de teinture moins impactants sur l’environnement.

 

Impacts environnementaux de la teinture

  • Consommation d’eau élevée pour les bains de teinture et de rinçage ;
  • Pollution de l’eau par les colorants et les auxiliaires de teinture (toxicité pour le milieu aquatique, présence de métaux, coloration de l’eau, eutrophisation de l’eau) ;
  • Émissions dans l’atmosphère de composés organiques volatils ;
  • Consommation d’énergie.​

 

Source : Eco-conception des produits textiles-habillement - WWF

Les alternatives à la teinture chimique

Pour réduire la pollution de l’eau par les colorants, il est possible de choisir des colorants bio-sourcés. Ces colorants peuvent être d’origine végétale (plantes, fleurs, fruits, herbes, écorces, épices) et animale (cochenilles, coquillages…).

 

La teinture naturelle

La teinture naturelle est une pratique ancestrale et relativement artisanale. Néanmoins, certains teinturiers développent des procédés pour industrialiser cette pratique. C’est le cas d’Archroma, leader du marché de la teinture, qui a fait breveter la méthode EarthColors. Cette méthode permet de créer une gamme de colorants à partir des rebuts non-comestibles de l’agriculture, tels que les coquilles de noix, l’orange amère, le plant de coton, résidus de betterave…

 

La teinture à sec (ou sèche)

C’est une teinture possible notamment sur des fibres recyclées effilochées après un tri par couleur et une analyse spectrométrique. Un dosage précis de l’effiloché permet de réaliser la couleur souhaitée. Cela limite l’utilisation de composés chimiques.

 

La teinture digitale

C’est une teinture de la fibre à cœur grâce à un laser qui permet d’éviter la consommation d’eau et de produits chimiques. Cette technologie est notamment proposée par Twine.

Les apprêts sont une série d’opérations que subissent les textiles en fin de fabrication et qui ont pour but de modifier l’apparence, la surface, le toucher ou les propriétés des textiles. 

Les apprêts chimiques

De manière générale, les apprêts chimiques consistent à déposer un produit sur la matière textile afin de modifier ses propriétés. Pour déposer les produits sur la matière textile, deux techniques sont employées : le foulardage et l’enduction.

  • Lors du foulardage, le textile est trempé dans un bain contenant le produit d’apprêt. La matière passe ensuite entre plusieurs rouleaux pour favoriser l’imprégnation et retirer le surplus de produit.

  • L’enduction consiste à venir déposer le produit directement sur la matière puis retirer le surplus grâce à une racle. Ce procédé est employé pour les traitements mono-face.

Exemples d’apprêts chimiques : matage (diminue la brillance), glaçage (apporte de la brillance), ignifugation (anti-feu), hydrofugation (repousse l’eau), oléofugation (repousse l’huile), antitaches, infeutrable…

Les apprêts mécaniques

Les apprêts mécaniques modifient les fibres textiles par le biais d’une action mécanique ou thermique. Les matières textiles sont passées dans des cylindres chauffants, gravés ou recouverts de brosse… afin de leur donner un nouveau toucher et un nouveau visuel.

Exemples d’apprêts mécaniques :

  • Émerisage : apporte un toucher « peau de pêche » grâce à des cylindres recouverts de papier émeri (papier à poncer) ;

  • Calandrage : affine la matière en la passant entre deux cylindres chauffés ;

  • Gaufrage et cloquage : donne du relief aux matières grâce à des cylindres gravés ;

  • Grattage ou foulage : arrache les fibres en surface pour modifier l’épaisseur et donner du moelleux aux matières ;

  • Froissage : matière froissée puis fixée.

Quels apprêts choisir pour éco-concevoir un produit ?

Dans une démarche d’éco-conception il est préférable de privilégier les apprêts mécaniques aux apprêts chimiques. En effet, cela permet de réduire les produits chimiques utilisés pour l’apprêtage qui peuvent être nocifs pour l’environnement et la santé. De plus, les apprêts chimiques, et notamment les enductions, peuvent constituer un frein au recyclage lors de la fin de vie des produits. Les enductions sont susceptibles de détériorer les outils de recyclage et créer des impuretés dans les matières recyclées. Il en est de même pour les encapsulations.

Pour donner aux jeans un aspect vieilli, délavé, usé par le temps… de nombreux procédés sont employés et peuvent être nocifs pour l’environnement et pour la santé.

Parmi ces procédés, le sablage permet de délaver les jeans grâce à une pulvérisation de sable à haute pression. Les poussières de silice s’introduisent dans l’organisme des travailleurs. Les travailleurs sont ainsi susceptibles de développer la silicose (affection pulmonaire).

De nouvelles techniques de délavage du jean émergent et permettent d’éviter d’avoir recours à des pratiques telles que le sablage. Le sable est d'ailleurs un matériau non-renouvelable qui commence à se raréfier. Ces pratiques permettent de réduire la consommation d’eau et d’énergie :

  • Le délavage laser permet de graver la surface de la toile.

  • Le délavage à l’ozone expose les jeans humides à l’ozone pour oxyder la toile.

Source : Le revers de mon look - ADEME

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Qu’est ce qu’Eco design ?

Eco design est une plateforme qui a pour objectif d’informer et d’accompagner les marques de textiles et chaussures à relever le défi de l’éco-conception. Cette plateforme est à l’initiative de Refashion (anciennement Eco TLC), l’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics sur la filière des TLC (Textiles d’habillement, Linge de maison et Chaussures).

Notre vision : une industrie du textile et de la chaussure 100% circulaire.