Pouvez-vous nous résumer votre démarche ?
La qualité des produits alimentaires est dans l’ADN de Casino qui est pionnier et engagé depuis longtemps dans une démarche du « bien-manger » et du bio. Et pour garder cette longueur d’avance, nous avons voulu étendre notre positionnement au non-alimentaire. Nous avons donc décidé de créer Sincère, la 1ère marque de distributeur éco-responsable, qui concerne tous les produits non-alimentaires dont le Textile et la Maison. Elle a été lancée en juin 2019 et s'étoffe petit à petit.
Quelle a été votre méthode de travail ? Ses différentes étapes?
Tout a commencé par une réunion pour trouver comment remplacer la vaisselle en plastique jetable. Nous avions rassemblé autour d'une table : les acheteurs, le département qualité, le département marketing, les commerciaux. Finalement nous avons élargi notre réflexion sur l'alternative au plastique, à l'ensemble du non-alimentaire et du textile. La marque Sincère est née de cette façon.
Nous avons établi son cahier des charges et son identité graphique. Puis nous avons fixé (par un vote en interne) les règles permettant de dire si un produit pouvait être éligible à Sincère ou non, en fonction du type et de la quantité de matériaux éco-responsables, bio ou recyclés qu’il contenait.
Enfin, il nous a semblé primordial de former les équipes d'acheteurs sur les nouveaux points clefs à vérifier auprès de leurs fournisseurs : les cycles de vie des produits et de leurs emballages, leur filière de recyclage, etc.
Nous avons parfois dû changer de fournisseur, mais d'autres se sont adaptés, ont choisi de prendre le train de l’éco-responsabilité avec nous et se sont certifiés OEKO-TEX®, GOTS ou OCS pour continuer à collaborer avec nous, mais aussi parce que cela leur ouvrait de nouveaux marchés.
Avez-vous rencontré des freins ? Lesquels?
Oui, nous avons eu quelques contretemps qui ont retardé des mises sur le marché, alors que tout était en place. Notamment quand la certification de nos fabricants n'arrivait pas suffisamment vite. Bien communiquer auprès de nos clients est aussi un enjeu important. Il faut être pédagogique, expliquer les allégations de façon simple et compréhensible. Par exemple, dans quelles conditions peut-on apposer les logos des labels sur nos produits pour rassurer le client ? Nous avons aussi eu besoin de conseils sur les emballages éco-responsables. Enfin, l'éco-conception fait parfois augmenter les prix. Comment déterminer la limite à partir de laquelle le produit est trop cher pour le client ?
Quels ont été les leviers de réussite ?
On s'est aperçu qu'une partie des fabricants avait déjà commencé à bouger, en particulier dans la mode. Nous avons pu nous appuyer sur des fournisseurs partenaires pro-actifs dans la labellisation bio, OEKO-TEX®, les labels de recyclé, mais aussi extrêmement rigoureux dans le respect du droit du travail et la mise en conformité de leurs usines. De notre côté, en organisant avec l'association PIK PIK des ateliers de sensibilisation au tri et à la 2ème vie des textiles (comment donner une 2ème vie à ses vieux t-shirts, collants, chaussettes), nous avons créé un phénomène d'adhésion et une plus grande mobilisation en interne de nos acheteurs malgré la complexité du sujet.
Réfléchissez-vous à des pistes d'amélioration ?
Une des pistes d’amélioration que nous étudions serait de rapprocher les approvisionnements pour réduire notre empreinte carbone. Nous voudrions aussi par exemple combiner les labels : coton bio et OEKO-TEX®, pour avoir un coton à la fois responsable et qui respecte la peau. Notre ambition est d'étendre notre gamme à tous les produits en contact avec la peau, ainsi qu'aux essentiels de la garde-robe et de la maison.
Merci à Anne-Christine Verhague, Responsable Marketing et Projets durables Non Alimentaire de Casino.
Contact : AVERHAGUE@groupe-casino.fr