Une fois collectés, les textiles d'habillement, linge de maison et chaussures (TLC) sont triés dans des centres spécialisés. Environ 60% des pièces sont encore en bon état et sont revendues en seconde main, en France ou à l'international. Les 40% restants, trop abîmés, sont recyclés en isolants, chiffons d'essuyage ou fibres textiles. Mais alors, comment fonctionne le marché international de la fripe ? Quels sont les opportunités et enjeux ? Doit-on continuer d’exporter ?
Le grand export, qu’est-ce que c’est ?
Le grand export caractérise l’activité de revente de vêtements et chaussures d’occasion sur des marchés étrangers. Initialement à visée humanitaire, cette activité s’est transformée en un commerce structuré, répondant à une forte demande internationale. En effet, la demande mondiale pour des vêtements de seconde main est de 5 millions de tonnes par an.
Une demande intérieure insuffisante
C’est en partie parce que la demande intérieure n’est pas suffisante que les opérateurs français privilégient les marchés internationaux pour écouler leurs stocks. L’exportation des textiles suit la hiérarchie des modes de traitement des déchets : priorité à la réutilisation, puis au recyclage, et enfin à la valorisation énergétique.
Concrètement, 90% des vêtements réutilisables sont exportés - depuis la France - vers le Pakistan, les Émirats Arabes Unis et le Cameroun.
Exporter permet d’allonger la durée de vie des vêtements, préserver les ressources naturelles et générer des emplois, notamment dans l’économie sociale et solidaire. À titre d’exemple, au Ghana, la seconde main représente 7% du PIB.
Un marché ouvert et concurrentiel
Depuis plusieurs mois, nous assistons à un retournement de marché très structurant. Les pays acheteurs se détournent des gisements Français au profit de textiles de seconde main - voire neufs – venus d’Europe ou de Chine à prix cassés. L’effondrement des débouchés internationaux, la chute des prix de revente et la saturation des centres de tri fragilise considérablement la filière française de collecte et de tri.
Quelles solutions pour répondre aux enjeux du grand export ?
Bien qu’il présente des avantages économiques non négligeables au niveau local, le grand export soulève des enjeux environnementaux concrets. En effet, les pays vers lesquels ces textiles et chaussures sont exportés, ne disposent pas de système de traitement des déchets. Certaines régions se transforment alors fatalement en décharges.
Pour limiter l’impact environnemental des déchets textiles et réduire progressivement la part des textiles exportés, Refashion investit en autre dans :
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L’éco-conception des produits en amont, encouragée grâce aux éco-modulations
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Le développement d’une offre de réemploi de qualité sur le territoire national
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La R&D et l’industrialisation du recyclage en France et en Europe
Ressources
Pour approfondir vos connaissances sur le sujet, consultez nos ressources :
Réalité et enjeux du grand export des vêtements et chaussures usagés, avec The Good Goods
Tout savoir sur le devenir des textiles et chaussures usagés